Ces trois petites aquarelles représentent des plantes du bord des mares ou des étangs. Elles sont si discrètes qu’elles passent inaperçues et pourtant elles sont précieuses, qu’elles soient rares ou simplement de bonnes indicatrices de la qualité d’une zone humide.
Je les ai choisies aussi car elles sont représentatives de 3 catégories du règne végétal, l’une ne fleurit pas du tout, la seconde produit quelques fleur unisexuées (monoïques), la troisième, des fleurs classiques (hermaphrodites), mais minuscules.
La première est la Pilulaire à globules (Pilularia globulifera) ; c’est une ptéridophyte (famille des fougères ou plutôt dans ce cas une Marsileacée). Voila pourquoi elle ne fleurit pas. On dit qu’elle est amphibie car même si elle vit sur des rivages longtemps inondés, pour fructifier elle doit profiter d’un assèchement estival. Les sporanges sont contenues dans des sporocarpes : ce sont ces petites boules dorées (de 5 à 6 mm de diamètre) au pied de feuilles filiformes qui forment un petit gazon. La Pilulaire est protégée au plan national.
L’Ecuelle d’eau (Hydrocotyle vulgaris) malgré sa petite taille est une ombellifère, mais vraiment très atypique pour cette famille. Ses fleurs minuscules s’organisent de façon inattendue, non pas en ombelles simples ou composées, mais en « ombelles prolifères », qui ressemblent bien plus pour un non-initié à des verticilles (voir à ce sujet mon article "Ombelles, Corymbes et Cymes" ainsi que "Epi, Grappe, Verticilles et Glomérules"). Mais si petites soient-elles, ses fleurs sont dites parfaites avec des étamines autour d’un pistil central. L’Ecuelle d’eau n’est pas une rareté surtout dans l’Ouest de la France; la feuille peltée rappelle celle de la capucine et c’est la plus facile à repérer des trois !