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Centaurea macrocephala

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Centaurea macrocephala, la Centaurée à grosse tête est une robuste vivace originaire du Caucase. A l’état sauvage, elle pousse sur des pelouses entre 2000 et 2300m d’altitude où elle fleurit en Juillet et Aout (plutôt Juin-Juillet dans les jardins). Elle ressemble à un gros chardon jaune d’or et de fait c’est aussi une Astéracée qui peut compter jusqu’à 200 fleurons dans un capitule d’environ 5 cm de diamètre dans la nature mais jusqu'à 8 cm dans les jardins!

Centaurea macrocephala

Les grosses tiges, très épaissies sous le capitule, atteignent 1m de haut. Les bractées scarieuses du calice, beiges-blondes et satinées, forment des élégants peignes en arc de cercle, elles ne sont pas ciliées comme sur beaucoup d’autres centaurées. La culture dans les jardins est assez ancienne, son origine géographique n’étant pas si lointaine. Elle devrait y être plus fréquente car elle est appréciée des papillons.

On peut la trouver également chez les fleuristes, du moins elle fait partie de leur productions mais uniquement les mois d’été ; c’est ainsi que j’avais pu la proposer en sujet pour le cours régulier au mois de Juin 2012.

La représentation que j’en ai faite n’est pas terminée, mais tente de mettre en évidence la façon de poser des glacis sur ce type de sujet ébouriffé. On pourrait utiliser une technique très semblable pour peindre des chardons roses. En gros, il faut toujours commencer par poser une couleur de fond plus claire que l’impression générale qu’on a de l’ensemble et se rappeler que sur un pompon, les touches les plus sombres de glacis se situent au cœur (au milieu).

Je pars demain pour la Charente à Echallat, animer le stage d'aquarelle botanique inclus dans le festival Echall'arts et j'y consacrerai mon prochain article!


La saison des cigales

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Pendant que j’animais mon stage charentais, mon compagnon se promenait en Charente maritime où il m’a dit avoir entendu des cigales et ! surprise : de retour, en vidant la voiture et rangeant mon matériel, j’ai eu la surprise d’en trouver une dans le coffre, en très bel état ! Je l’ai prise en photo et la voici. Il s’agit de Cicada orni, la Cigale de l’Orne ou Cigale grise qui remonte le long du littoral atlantique sans doute du fait du réchauffement climatique. Il semble que sortie de son contexte, elle ait peu de chance de survie...

D’autres espèces existent surtout dans le Midi, mais celle-ci est bien reconnaissable aux petites taches sur ses ailes. C’est une femelle, on peut distinguer la tarière sous le ventre, qui lui permet de planter les œufs.

La saison des cigales
La saison des cigales

Ceci m’a rappelé que j’avais dessiné une scénette dans le Guide des Curieux de Nature et je vous la montre aussi. L’auteur, Vincent Albouy, y explique que l’on peut trouver les dépouilles des larves accrochées dans la végétation tout à fait de la même manière que pour les libellules. Cette dépouille vide se nomme une exuvie, et si j’ai eu déjà la chance de voir sortir des libellules de leur exuvie et accrochée à elle, déployer leurs ailes et les laisser se rigidifier avant leur premier envol, je n’ai jamais assisté à cela pour la cigale !

La saison des cigales

Sur le lien ci-dessous vous en saurez bien davantage sur les cigales, c’est un pdf de Jean Thorette, et il y a une note culinaire qui pourrait vous amuser !

http://www.routedesinsectes.com/docs/cigales-tho.pdf

Voici aussi une photo de la fin du stage au festival Echall’arts ; les travaux menés pendant les stages sont exposés sur la place du village d’Echallat le Dimanche soir, une ambiance toujours aussi sympathique dans le village durant ces 3 jours du festival !

La saison des cigales
La saison des cigales

Sanglants marécages

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Ce titre est une plaisanterie mais enfin les deux espèces qui figurent dans cet article, l’une de flore et l’autre de faune, portent toutes les deux dans leur étymologie la racine latine « sanguis » qui veut dire sang et ce sont toutes deux des princesses estivales des marais.

Elles sont également menacées par les drainages qui touchent la moindre zone humide à notre époque, encore volontiers présentes en montagne mais de plus en plus rares en plaine.

Mes aquarelles étaient destinées à illustrer des panneaux sur le site des Pâtures d’Argentan au bord de l’Orne. Voir un précédent article, là : http://www.aquarelle-bota-clairefelloni.com/article-les-patures-d-argentan-122404843.html

Sanglants marécages

La Sanguisorbe officinale (Sanguisorba officinalis) ou Grande Pimprenelle était commune autrefois. C’est une rosacée qui porte des petites inflorescences denses d’un beau rouge carminé et la médecine, autrefois inspirée par la théorie des signatures, lui attribuait des vertus hémostatiques. Il s’est avéré que ce n’était pas faux car elle contient un tanin qui explique cet effet.

La plante est liée à un papillon devenu très rare : l’Azuré de la Sanguisorbe qui a besoin non seulement d’elle pour nourrir ses chenilles mais aussi d’un type particulier de fourmis qui joue un rôle dans son cycle de reproduction ; cet Azuré est une espèce myrmécophile.

Dans mon marécage, s’il est bien peu probable de trouver l’Azuré ; on peut espérer surprendre un beau criquet, le Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum).

Sanglants marécages

Non, mon criquet n’est pas venu se frotter sur la sanguisorbe, son front est naturellement barbouillé de rouge, un rouge assez sombre qui lui a valu son nom. Seule la femelle présente ce faciès et c’est elle que j’ai représentée. Le mâle, plus petit, possède un drôle de chant, si on peut définir ainsi le déclic qu’il émet en produisant une sorte de ruade avec ses pattes postérieures. Cela permet de le repérer dans les hautes herbes ou les roseaux et si on l’approche doucement, c’est très amusant de le voir faire !

Trois cépages du Midi

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C’est l’époque des vendanges et moi, toute à mon bonheur d’avoir remis la main sur mes originaux des cépages, que j’avais égarés (et oui ! c’est possible, je ne suis pas très organisée !), je vous poste cette semaine trois de ces aquarelles réalisées en 2001.

Trois cépages du Midi
Trois cépages du Midi

Je vous rappelle pour la forme qu’un cépage est une variété dérivée de l'espèce originelle Vitis vinifera. Chaque appellation de vin résulte de l’assemblage de plusieurs cépages dans un terroir donné et cela est bien codifié. Ainsi, les cépages Carignan et Cinsaut sont présents dans les vins du Languedoc-Roussillon et de Provence. Le Carignan couvre de très grandes superficies dans le Midi.

L’Ugni blanc intervient aussi dans les vins de Provence mais remonte plus haut sur la côte atlantique, il est utilisé dans les vins du Sud-Ouest, pour l’Armagnac et surtout pour le Cognac. L’Ugni blanc est en fait d’origine italienne, il y est connu sous le nom de Trebbiano et daterait de l’époque romaine.

Trois cépages du Midi

Vous pouvez vous reporter sur l’article que j’avais posté en Juin 2009, qui expliquait ce chantier : http://www.aquarelle-bota-clairefelloni.com/article-32878273.html

Cet ancien article vous donne la liste complète des 33 cépages que j’ai peints d’après une documentation très précise et montre 4 autres aquarelles. Seuls les cépages les plus connus ont été choisis pour être représentés ; il faut savoir qu’en France, 136 cépages sont reconnus !

Il est bien sûr possible de me contacter si vous désiriez utiliser ces images pour lesquelles j'ai conservé mes droits de reproduction. La contrepartie financière dépend de l’usage prévu qu’il s’agisse d’une impression à titre personnel, ou pour un évènement ponctuel ou vraiment pour de l’édition.

Voir la page

http://www.aquarelle-bota-clairefelloni.com/pages/Droits_dAuteur-1618404.html

Coup de frein sur les Cours et Stages

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Pour des raisons administratives, un peu compliquées à vous expliquer, je suis amenée à suspendre toutes mes animations de Cours et de Stages d’Aquarelle botanique au moins jusqu’à la fin de cette année 2014.

J’espère pouvoir maintenir en partie cette activité en 2015, mais l’ampleur en ce sera à coup sûr bien réduite, car il se trouve que mon statut d’Artiste libre pourrait être remis en cause si cette activité de «prof» devenait trop prépondérante !

Coup de frein sur les Cours et Stages

Pour illustrer cette mauvaise nouvelle, voici le genre de « petits essais » que je peignais dans mes stages, en guise de démonstration !

Vous comprendrez qu’à quelques années de la retraite je n’ai pas trop envie de me lancer dans des complications administratives. C’est peut-être pour moi l’occasion de reprendre l’illustration sur des sites naturels et donner plus d’ampleur à des travaux personnels ou des commandes que je commençais à trop négliger faute de temps !

Et bien sûr, le blog en fera le tour !

Deux Lestes

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Les Lestes sont des Odonates, mais il ne convient pas pour eux de parler de « libellules », qui sont au sens strict les Anisoptères, mais plutôt de « demoiselles », qui sont les Zygoptères ; et pourtant même dans cette dernière catégorie, les Lestes sont un peu à part.

Si la différence surtout de taille et de corpulence avec une libellule saute aux yeux, celle avec les fines demoiselles est moins évidente !

Pourtant quand on commence un peu à observer les demoiselles, on note assez vite que ces Lestes portent des livrées de couleur métallique un peu comme les Caloptéryx aux ailes souvent enfumées et si communs au bord de l’eau, mais ils sont bien plus fins plutôt comme des Agrions qui eux ne sont pas « métallisés ».

Les Lestes combinent ces couleurs métallisées avec un dépôt de pruine sur certaines parties du corps, d’où une allure assez étonnante et très esthétique bien qu’il faille temps et patience pour avoir le plaisir d’observer cela ! De ce point de vue, le Leste dryade mâle est vraiment superbe !

Deux Lestes

Une autre caractéristique des Lestes qui permet de bien les différencier des Agrions, réside dans la position de leurs ailes quand ils sont posés.

Tous les autres zygoptères ferment leurs ailes en portefeuille alors que les Lestes les étalent au repos.

Deux Lestes

J’espère que mes deux petites aquarelles vous inciteront à rechercher ces insectes si fins et discrets dans vos promenades ; ils se contentent parfois de petits trous d’eau même temporaires et volent encore au mois d’octobre!

Flore de Gatteville

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Un petit supplément de vacances dans le Nord du Cotentin m’a permis de revoir un peu la flore maritime normande très caractéristique en ces lieux.

En fait j’ai dessiné et aquarellé rapidement quelques petits sujets mais ce ne sont pas forcément les plus typiques de cette côte. Sur le gros cordon de galets de Gattemare, face aux côtes anglaises, on trouve par exemple le Crambe maritime mais sa feuille est bien grande à peindre et les fruits étaient passés !

Flore de Gatteville

Je me suis retranchée sur le Pavot cornu ou Glaucienne (Glaucium flavum), une papavéracée spectaculaire avec ses longues capsules arquées. Vous pourrez remarquer que son bouton floral, à gauche ressemble assez à celui du coquelicot. Elle pousse dans le sable mobile du haut de plage juste derrière les pêcheurs au lancer et elle, est encore très fleurie !

La Criste marine ou Perce-pierre (Crithmum maritimum), est en fruits et ses ombelles en Septembre prennent de belles couleurs dorées et vineuses. C’est étonnant comme on peut la trouver aussi bien posée sur ce cordon de galets et de sable que perchée sur des rochers et c’est le cas aussi pour l’Arméria maritime (Armeria maritima), dont quelques petits pompons roses attardés égayaient encore le littoral.

Le crayon sert beaucoup à préciser ces notes botaniques et la couleur n’est là que pour information. A vrai dire, le modelé sur les couleurs est presque absent sauf peut-être sur les pétales jaunes froissés de cette cousine jaune du coquelicot.

Flore de Gatteville

Peut-être vous rappellerez-vous quelques aquarelles de paysages que j’avais peintes dans la région de Barfleur, voici les liens pour revoir ces articles :

http://www.aquarelle-bota-clairefelloni.com/article-23740568.html

http://www.aquarelle-bota-clairefelloni.com/article-22503711.html

Balade sur Tatihou

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Tatihou est une petite ile située au large de St Vaast la Hougue, accessible à marée basse.

Le Jardin d’acclimatation dont je vous montre ici quelques images se situe au centre de l’ancien lazaret créé en 1720 au moment de la peste de Marseille. Le climat océanique doux du Nord-Cotentin et la disposition de ce terrain clos de hauts murs qui protègent du vent et des embruns, étaient très propices à l’installation d’un jardin exotique.

Balade sur Tatihou

En fin septembre, j’ai pu profiter encore de quelques belles floraisons, notamment ces Digitales des Canaries et ces Bulbines.

Balade sur Tatihou
Balade sur Tatihou

Mais les Aeoniums, les Cordylines, les Aloès, les Agaves, les Phormiums et les Palmiers forment de très beaux ensembles en toutes saisons. Il se trouve là de nombreux points de vue très tentants pour l’aquarelliste ! et bien sûr aussi de magnifiques sujets pour des planches botaniques !

Balade sur Tatihou
Balade sur Tatihou

De hautes Vipérines de Madère, (Echium fastuosum), dominent et ponctuent le jardin de leurs silhouettes en candélabre qui de loin évoquent des cyprès! Vous pouvez les voir là derrière un Palmier à chanvre (Trachycarpus fortunei)

Balade sur Tatihou

Les beaux bâtiments de l’ancien lazaret abritent maintenant un musée maritime, une galerie d’histoire naturelle ainsi qu’un laboratoire de biologie marine qui accueille des chercheurs mais propose aussi des ateliers à thème naturaliste pour adultes et enfants. Enfin, tous les ans au mois d’Aout, un festival de musique du large a lieu sur l’ile.

Pour finir, ci-dessous, une fantaisie photographique comme je m’en autorise parfois : sur la côte nord, à l'ouest de Gatteville, on trouve des plages de très fins cailloux qu’on pourrait monter en colliers tant ils ressemblent à des perles ! Ces perles adhéraient sur les algues lorsque je les ai décollées du sol ; il n’y avait plus qu’à coiffer de cette mantille un plus gros galet… La texture ramifiée du revers de cette algue rougeâtre accrochait la lumière et m’enchantait !

Balade sur Tatihou

Commencer un dahlia

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J’ai pris récemment quelques photos d’étape quand je commençais de peindre des dahlias. Ces photos sont prises avec mon smartphone et un éclairage pas formidable aussi vous me pardonnerez la qualité des images mais cela permet de réaliser ce qu’il est possible de commencer dans le mouillé et ce qui ressort plutôt des glacis. Ma planche n’est pas finie, et reste tendue sur son contreplaqué, ce qui rend les scans impossibles à réaliser.

Commencer un dahlia
Commencer un dahlia

Sur un sujet comme celui-ci, c’est important de commencer dans le mouillé d’une fleur à la fois avec un dessin de contour de la fleur bien précisé ; par contre le cœur de la fleur ne doit pas être trop crayonné. On peut en effet, quand le fond est bien sec, par des glacis très fins et légers d’une couleur diluée, commencer à se repérer au milieu de la fleur et surtout, ce qui est prioritaire, déterminer la ligne profonde qui sépare les pétales ouverts vers l’extérieur des pétales refermés en boule du cœur. C’est la même chose pour toutes les fleurs riches en pétales ! Pour les dahlias du genre pompon, il y a forcément une zone où le regard voit des cercles ou des triangles sombres qui sont le bout des pétales tuyautés ou repliés tournés vers nous. Le bon placement de ces endroits est très important car c’est là que le contraste et la précision devront être au maximum !

Commencer un dahlia
Commencer un dahlia

Mon dahlia pompon rose-mauve était très lumineux, j’ai voulu le commencer avec le violet de cobalt qui donne cette lumière au rose mais comme vous pouvez en juger , dans le mouillé, le violet de cobalt granule vraiment beaucoup. Je crois que finalement, bien qu’il s’agisse d’un pigment minéral peu transparent par définition, il est préférable de l’utiliser en glacis, d’autant plus que ce fond est très fragile et donc les glacis qu’on y pose par la suite ne peuvent guère être éclaircis car dans ce cas on enlève tout. Un premier jus léger avec une couleur plus solide à la quinacridone aurait permis beaucoup plus de travail en glacis. Par contre, vous pourrez peut-être voir que j’ai pu avec mon pinceau bien asséché entre les doigts retrouver des crêtes lumineuses sur mes bords de pétales et c’est une chose qui n’aurait pas pu se faire avec la quinacridone !

J’avais déjà parlé une fois du violet de cobalt sur le blog, c’était là :

http://www.aquarelle-bota-clairefelloni.com/article-rose-vif-et-violet-de-cobalt-105720097.html

Discrètes verdures

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Ces trois petites aquarelles représentent des plantes du bord des mares ou des étangs. Elles sont si discrètes qu’elles passent inaperçues et pourtant elles sont précieuses, qu’elles soient rares ou simplement de bonnes indicatrices de la qualité d’une zone humide.

Je les ai choisies aussi car elles sont représentatives de 3 catégories du règne végétal, l’une ne fleurit pas du tout, la seconde produit quelques fleur unisexuées (monoïques), la troisième, des fleurs classiques (hermaphrodites), mais minuscules.

Discrètes verdures

La première est la Pilulaire à globules (Pilularia globulifera) ; c’est une ptéridophyte (famille des fougères ou plutôt dans ce cas une Marsileacée). Voila pourquoi elle ne fleurit pas. On dit qu’elle est amphibie car même si elle vit sur des rivages longtemps inondés, pour fructifier elle doit profiter d’un assèchement estival. Les sporanges sont contenues dans des sporocarpes : ce sont ces petites boules dorées (de 5 à 6 mm de diamètre) au pied de feuilles filiformes qui forment un petit gazon. La Pilulaire est protégée au plan national.

Discrètes verdures
Egalement amphibie, la Littorelle à une fleur ou Littorelle des étangs (Littorella uniflora) est classée dans la famille des plantains. Ses fleurs sont monoïques, c'est-à-dire distinctes mais portées sur le même pied (voir à ce sujet mon article « Monoïque, Dioïque »). Les longues étamines de la fleur mâle pédonculée et dressée font paraître les pétales presque absents et les fleurs femelles se trouvent au pied (elles sont sessiles). La littorelle à une fleur est protégée au plan national.
Discrètes verdures

L’Ecuelle d’eau (Hydrocotyle vulgaris) malgré sa petite taille est une ombellifère, mais vraiment très atypique pour cette famille. Ses fleurs minuscules s’organisent de façon inattendue, non pas en ombelles simples ou composées, mais en « ombelles prolifères », qui ressemblent bien plus pour un non-initié à des verticilles (voir à ce sujet mon article "Ombelles, Corymbes et Cymes" ainsi que "Epi, Grappe, Verticilles et Glomérules"). Mais si petites soient-elles, ses fleurs sont dites parfaites avec des étamines autour d’un pistil central. L’Ecuelle d’eau n’est pas une rareté surtout dans l’Ouest de la France; la feuille peltée rappelle celle de la capucine et c’est la plus facile à repérer des trois !

Volubilis

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Depuis ce printemps, j’ai l’idée de peindre une planche botanique sur le Volubilis ; je vous montre ici des études préliminaires sur le sujet qui m’aideront à choisir les bons mélanges de couleurs, et les angles de vue judicieux par exemple. Un tel projet nécessite aussi de se renseigner sur la plante afin de ne pas faire d’erreur sur les détails botaniques qui lui sont spécifiques, c'est-à-dire qui permettraient de la reconnaître par rapport à une plante du même genre Ipomoea mais d’une espèce différente et on verra plus loin que ce n’est pas toujours évident !

Voici ma planche d'études préliminaires. Le violet de Cobalt n'interviendra qu'en glacis sur un fond léger plutôt à la Quinacridone.

Voici ma planche d'études préliminaires. Le violet de Cobalt n'interviendra qu'en glacis sur un fond léger plutôt à la Quinacridone.

Volubilis

Le Volubilis (Ipomoea purpurea L. Roth.) est une plante grimpante de la famille des Liserons qui apprécie une exposition plein-sud.
Plus le soleil est présent et plus les fleurs seront nombreuses et il me semble, plus elles se colorent de bleu. En ce moment, en Novembre, j’ai encore quelques fleurs sur mon volubilis mais elles sont assez petites et à dominante mauve. Cette plante ne supporte pas les gelées, j’espère la garder pour l’an prochain en paillant son pied car je n’aurai probablement pas de graines à récolter ! C'est une espèce originaire du Mexique et d’Amérique centrale, et je ne suis pas sûre que les fruits qui sont des capsules sphériques viennent à maturité au Nord de la Loire.

Ce volubilis s’est installé dans toutes les régions tropicales et il est même inscrit dans la liste des espèces envahissantes de La Réunion, où il grimpe dans les cannes à sucre.

Volubilis

Il est représenté en 1837 par Miss Drake pour l’Edward’s Botanical Register.

Volubilis

L’illustration que donne G.Curtis en 1842 ainsi que celle de Walter Hood Fitch en 1847, toutes deux pour le Curtis’s Botanical Magazine représentent en réalité l’Ipomée d’Inde ou Liseron bleu et non lpomoea purpurea !

l'Ipomée d'Inde par Walter Hood Fitch

l'Ipomée d'Inde par Walter Hood Fitch

Cet Ipomoea indica (Burm.) Merr. serait plutôt originaire des iles du Pacifique, mais naturalisé comme son cousin un peu partout sous les climats doux et sans doute le plus cultivé pour l’agrément. La plante ressemble beaucoup à celle que j’ai au jardin au point que je ne sais plus bien quelle espèce je peins !

Toutes les feuilles en sont trilobées alors qu’il semble que cela soit moins fréquent chez Ipomoea purpurea, dont les feuilles sont plus simplement en coeur, et c’est vrai que cet été les fleurs étaient plus grandes et plus bleues que maintenant !

Une entreprise à suivre…sur ce blog!

7 ans !

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7 ans !

Le blog a eu 7 ans hier !

Depuis le début de son lancement il a reçu 282403 visites et 965577 pages ont été visitées.
236 fidèles sont inscrits à ma newsletter ou plutôt à mes articles car des newsletters, je n’en envoie que très rarement !
3948 commentaires ont enrichi mes articles.
Voici deux petits Iris nains de la garrigue pour vous remercier de vos visites régulières qui m’encouragent à persévérer.

Volubilis 2

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Je continue le journal de ma planche de Volubilis : après une enquête auprès de l’horticulteur où j’avais trouvé ma plante, il s’avère qu’il s’agit bien du Liseron bleu vivace ou Volubilis des jardins. Un peu inquiète du nom latin qu’il me donne alors, je constate au retour qu’ Ipomoea leari est synonyme d’ Ipomoea indica. Mon impression était donc la bonne et c’est pour cette raison que la corolle reste d’un bleu assez doux nuancé de mauve qui vire rapidement au rose et non du bleu beaucoup plus prusse ou cyan qui caractérise plutôt l’ Ipomoea tricolor.

Le liseron vivace quand le climat lui permet de se comporter vraiment en vivace est devenue une plante invasive, notamment au Portugal, voir cette page :http://invasoras.pt/gallery/ipomoea-indica/

Ipomea indica , en France, est dite par les jardiniers « vivace herbacée cultivée en annuelle » et le feuillage « persistant ou caduc selon le climat hivernal ».

Volubilis 2

Il est vrai que pour mettre au point mon dessin préparatoire, j’avais encore tous les éléments sur le pied alors que nous sommes à la mi-novembre et que j’habite au nord de la Loire. Par contre, je ne me suis pas basée sur la taille des fleurs qui restaient car c’est vraiment la fin, elles sont nettement plus petites que cet été !

J’ai élaboré ma composition sur un calque en reprenant des petits ensembles qui me plaisaient sur la kyrielle de photos prises cet été, mais en surveillant bien sur la plante elle-même que mes montages étaient vraisemblables. Le report de ce dessin, je le pratique à l’ancienne en faisant un contrecalque, mais ensuite je reprends chaque morceau que je vais travailler avec un crayon très fin et la gomme mie de pain qui élimine les traits grossiers de graphite laissées par le calque de mise en page.

Volubilis 2

Ensuite, c’est la mise en couleur morceau par morceau en m’inspirant des petites études que je vous ai postées la dernière fois. J’ai commencé par la verdure pour me mettre en jambe et le mélange du Vert Véronèse de chez Sennelier ( = Vert Winsor nuance jaune chez Winsor et Newton soit PG36) et de l’Auréoline ( même pigment chez Sennelier et chez Winsor et Newton : PY40), me plait bien pour commencer le feuillage.

Annuelles, bisannuelles

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le Souci (Calendula arvensis)
le Souci (Calendula arvensis)

Une plante Annuelle boucle tout son cycle de végétation dans une seule année, de la graine qui s’enracine à la graine qui est produite avant les grands froids de l’hiver, durant lequel il ne reste aucune feuille ni racine en principe. Une vraie annuelle commence sa floraison en mai-juin et les fleurs se succèdent tant qu’il ne fait pas trop froid !

J’ai trouvé dans mes cartons quelques illustrations d’annuelles moins connues que les Coquelicots et Bleuets comme par exemple le Souci (Calendula arvensis), le Fumeterre officinal (Fumaria officinalis), la Bourse à pasteur (Capsella bursa-pastoris) ou encore la discrète Guimauve hirsute (Althaea hirsuta).
la Bourse à pasteur
la Bourse à pasteur

En novembre, j’ai encore quelques nigelles en fleur bien qu’elles soient fort petites. Je sais qu’elles se ressèment toutes seules et je me demande s’il peut y avoir plusieurs générations sur ma plate-bande dans la même année. La période de dormance nécessaire pour qu’une graine germe de nouveau est-elle compatible avec ce cas ?

Pour la Bourse à pasteur, ci-contre, cela ne m'étonnerait pas!

Des messicoles telles que la nigelle ou le bleuet, la nielle sont en fait des « annuelles d’hiver » ; il est bon qu’elles commencent leur cycle en automne ou en hiver, voir cet article sur Tela botanica :

http://www.tela-botanica.org/page:plte_messicole?langue=fr
le Fumeterre officinal
le Fumeterre officinal

En les semant au printemps, on court le risque qu’elles fleurissent moins bien voire même qu’elles meurent avant la floraison car un froid hivernal leur est nécessaire. L’an dernier mes pavots, semés à l’automne précédent ont été superbes !

Annuelles, bisannuelles

Les annuelles ne sont pas capables de stocker durablement les substances de réserve produites par la fonction chlorophyllienne, car elles ne possèdent pas d’organes adaptés pour cet usage (bulbes, rhizomes et tubercules).

Deux années pour la Carotte !
Deux années pour la Carotte !

Si le cycle végétatif nécessite 2 ans, il s’agit de Bisannuelles comme la Carotte.

Les bisannuelles passent souvent l’hiver sous forme de bourgeons voire d’une rosette qui offrent moins de prise au gel. En terre subsiste un système racinaire plus ou moins efficace pour constituer des réserves qui serviront à produire une belle floraison la deuxième année.

Là aussi, la période de froid que subit la plante est importante pour son fleurissement futur : c’est la vernalisation.

Annuelles, bisannuelles

Les Bisannuelles meurent à la fin de leur cycle de 2 ans mais comme ce sont souvent des populations de plusieurs pieds dont l’évolution s’est décalée dans le temps, nous n’en prenons pas vraiment conscience.

la Vipérine
la Vipérine

De nombreuses plantes qualifiées d’annuelles peuvent se comporter en vivace si le climat (un hiver doux) le permet. La résistance de leurs parties aériennes au froid est déterminante. La formation des graines reste une garantie de survie et c’est la reproduction par graines qui permet d’éviter l’appauvrissement génétique d’une population.

A l’inverse, de nombreuses plantes qui sont vivaces dans leur région d’origine à climat chaud ne pourront survivre au jardin qu’en tant qu’annuelles (le volubilis sera plus vivace dans le midi et plutôt annuel au Nord de la Loire).

le Bouillon blanc
le Bouillon blanc
Dans la flore sauvage de France, la majorité des herbacées sont des vivaces et heureusement car ce sont celles qui résistent le mieux aux mauvais traitements que nous leur faisons subir ; les vraies bisannuelles sont moins fréquentes : citons les Molènes (par ex. le Bouillon blanc), l’Oenothère ou Herbe aux ânes (Oenothera biennis), la Vipérine (Echium vulgare), la Digitale (Digitalis purpurea).

Volubilis 3

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Volubilis 3
Volubilis 3

Ma planche sur le Volubilis (Ipomoea indica) avance bien.

Pour cet article je me suis amusée à faire des photos d’étape sur une corolle avec mon smartphone. Vu la faible luminosité de ces derniers jours, les photos ne sont pas fameuses mais les 3 stades vous donnent quand même une petite idée de la façon dont j’aborde la chose !

Dans la première étape où je pose des couleurs sur la surface humide, vous pourrez peut-être deviner que j’ai laissé un mince filet de papier sec qui fait barrage aux pigments de façon à pouvoir pousser des nuances chaudes saumonées, au fond du cornet sans que celles-ci ne débordent à droite sur le plan de la corolle en raccourci.

Le rose plus soutenu des sillons est posé tout à la fin quand le fond commence à sécher au pinceau fin peu chargé d’une couleur assez dense et en allant du cœur vers le bord.

Volubilis 3

Dans la seconde étape, je commence à poser des glacis en balayages avec mon pinceau effrangé, avec des mélanges de Bleu de Cobalt et de Violet de Cobalt dont les dosages varient.

Volubilis 3

Ce n’est que progressivement que j’apporte plus de contraste, parfois aussi avec des touches plus larges posées en travers de mes lignes fines mais dans ce cas il faut que le gros pinceau soit très peu chargé de couleur assez diluée.

Voilà donc où j’en suis, les corolles sont toutes installées, j’attends un peu pour apporter des détails au cœur ; les étamines et le pistil doivent rester très clairs et discrets. Au pied de chaque fleur, il y a un fouillis de bractées rougeâtres autour des calices qu’il ne faut pas négliger.

La planche est encore un peu pâle mais j’y vais doucement et pour la contraster davantage il vaut mieux avoir tout mis en place et prendre du recul avec une bonne lumière du jour surtout !


Pavots de l'Himalaya

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Pavots de l'Himalaya

En me promenant dans les ouvrages de botanique du 19ème siècle, j'ai découvert que le fameux voyage de Joseph Dalton Hooker avait donné lieu à de nombreuses publications avec à la clé de très belles planches lithographique dont je vous ai déjà parlé à propos des Rhododendrons. Voir là :

http://www.aquarelle-bota-clairefelloni.com/article-les-rhododendrons-un-peu-d-histoire-et-de-botanique-104415624.html

Ces lithographies sont souvent de Walter Hood Fitch, ou gravées à postériori d’après les siennes ; elles détaillent des genres emblématiques du Népal, du Sikkim et de la chaine himalayenne comme les Rhododendrons ou par exemple les Pavots, qui, en réalité, sont des Méconopsis !

Pour Meconopsis nepalensis, J.D.Hooker rédige une courte notice dans l’ouvrage « Illustrations of himalayan plants » : « Cette superbe plante, vue à quelque distance, ressemble à une petite rose trémière. Elle a été découverte dans le Népaul par les collecteurs du docteur Wallich, et je l’ai trouvée dans les vallées intérieures humides du Sikkim… ».

C’est plutôt Meconopsis nepaulensis qu’il convient de le nommer aujourd’hui, théoriquement, il devrait toujours être jaune et son habitat naturel serait limité au centre du Népal, mais une grande confusion a régné longtemps sur ces pavots himalayens et il en reste sans doute des malentendus dans les affichages des jardins.

Pavots de l'Himalaya

On retrouve le nom du Dr Wallich sur Meconopsis wallichii, dont je vous montre la représentation dans la Flore des Jardins de l’Europe de Van Houtte, mais il est bien dommage de constater que la belle couleur bleu tendre décrite dans le commentaire a fâcheusement viré au gris sur la lithographie de l’époque ! Ce Meconopsis wallichii, décrit par Joseph Dalton Hooker en 1852 fut pendant un temps reclassé sous le groupe de M.nepaulensis mais depuis une reclassification de 2006, il a repris sa légitimité.

Pavots de l'Himalaya

Dans le tome 4 de la "Belgique horticole", on retrouve ce beau pavot bleu ciel et cette fois-ci avec une couleur sans doute trop cæruleum car il est décrit comme très pale, (il est associé sur cette image au Papaver pilosum qui pour nous est hors sujet puisque cette plante est grecque!).

Le Pavot bleu de l’Himalaya que nous connaissons dans les jardins actuellement, d’un magnifique bleu azur, ne correspond pas au Méconopsis de Wallich ; il s’agit en général de Meconopsis betonicifolia, peut-être découvert et nommé plus tardivement car je n’ai pas encore trouvé de gravure ancienne à son sujet.
Pavots de l'Himalaya

J.D.Hooker a publié avec le Dr Thompson une « Flora indica » dans laquelle on retrouve nombre de ces belles himalayennes comme par exemple Meconopsis simplicifolia, très commun sur les endroits rocheux et pierreux au dessus de 3600m d’altitude, où elle résiste aux vents violents et aux tempêtes. Cette espèce reste très distincte encore de nos jours avec sa rosette de feuilles simples et sa fleur solitaire. (illustration reprise dans « L’Illustration horticole », tome 3, 1856)

Pavots de l'Himalaya

Concernant la dernière planche sur le Meconopsis aculeata, que j’ai trouvée dans un ouvrage de John Forbes Royle, édité en 1840, c’est un peu un mystère car le rouge de la fleur ne correspond en rien aux descriptions postérieures de cette espèce, originaire du Nord-Ouest de l’Himalaya, toujours bleu azur ! Pourtant la silhouette avec une grappe de fleurs et des feuilles profondément découpées reste valable. Peut-être faut-il comprendre que l’espèce nommée ainsi de nos jours ne représente qu’une partie d’un groupe « Aculeatae » plus large. Voir à ce propos:

http://www.meconopsis.org/spages/classifspecies.html

Une anecdote pour finir: le dessinateur indien qui signa le dessin d’origine de ce dernier Méconopsis a été identifié, il s’appelait Vishnupersaud et travaillait pour un salaire de misère comme simple employé au jardin botanique de Calcutta. Son nom figure d’ailleurs en bas à gauche des planches. Il a réalisé de très nombreuses illustrations, (aussi pour le Dr Wallich); les lithographies furent réalisées d’après ses aquarelles à Londres au retour de Royle. Voir:

Illustrations of the botany and other branches of the natural history of the Himalayan Mountains :and of the flora of Cashmere /by J. Forbes Royle.
Publication info: London :Wm. H. Allen,1839.

Et pour finir, tout de même, je n'oublie pas de vous souhaiter à tous une très belle année 2015, pleine d'aquarelles, de plantes, et d'aquarelles de plantes!

Les Verts de Phtalocyanine

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Les Verts de Phtalocyanine

Le pigment de phtalocyanine est un pigment organique de synthèse (POS) d’invention assez récente (1938); il est utilisé pour les couleurs froides échelonnées entre le bleu et le vert. Il donne des couleurs transparentes qui teintent le papier ; il ne permet donc pas beaucoup de repentirs. Très résistant à la lumière, il a supplanté certains pigments traditionnels transparents mais les pigments minéraux de synthèse (PMS), qui ont des propriétés différentes, parviennent à se maintenir (ce sera le sujet d’un prochain article).

Il existe 2 pigments pour les bleus, PB 15 et PB 16 (B pour blue), dont je ne vais pas parler et 2 autres pour les verts qui sont :

  • La phtalocyanine de cuivre chlorée (PG7)(G pour green) qui nous donne un vert émeraude très intense et froid .
    • Par exemple le Winsor green blue shade (Vert Bleu Winsor n° 719 chez Winsor et Newton).
    • Chez Schmincke, c’est le Vert Phtalo n° 519.
    • Chez Daler-Rowney, c’est le Vert Phtalo n° 361 dans la série artistes ou encore le Viridian hue n° 382 dans la série plus ordinaire (Attention hue signifie « nuance de », le vrai Viridian n’est pas à la phtalocyanine, c’est un PMS).
    • Chez Blockx, c’est le vert Blockx n° 163.
    • Chez Sennelier, PG7 n’existe pas tel quel en aquarelle.
  • La phtalocyanine de cuivre bromé (PG36) qui donne un vert un peu plus chaud.
    • Par exemple le Vert Winsor nuance jaune (n° 721 chez Winsor et Newton).
    • Le Vert Véronèse (n° 847 chez Sennelier), et le Vert Sennelier (n° 817).
    • Chez Blockx, c’est le vert Phtalo n°165.
    • Chez Schmincke, c’est le n° 514, appelé Vert Helio.
    • Chez Daler-Rowney, PG36 n’existe pas tel quel.
Les Verts de Phtalocyanine

Le Winsor green blue shade, en mélange avec le Rouge de Cadmium et très dilué donne un agréable ton de fond pour le feuillage. Il ne restera que sur les parties brillantes.Les 2 autres verts, Vert de Hooker et Vert de Vessie permanent, interviennent en glacis.

Les Verts de Phtalocyanine

Quel que soit notre fournisseur, ces différentes couleurs du PG7 étant monopigmentaires, elles devraient être prioritaires dans nos palettes car en les mélangeant avec des jaunes et des rouges, nous pouvons retrouver toutes les autres nuances de vert partant de celles là.

Nous pouvons choisir de leur donner du corps en les mélangeant avec des pigments minéraux plus opaques par exemple le jaune de Naples, comme dans l’involucre de bractées de mon anémone Marianne en tête d'article et dont la palette se trouve ci-contre. On peut au contraire vouloir garder la transparence en choisissant d'ajouter plutôt d’autres pigments organiques de synthèse jaunes et roses.

Cependant, à propos du PG36, j’avoue ne pas posséder le Vert Winsor nuance jaune et mon emploi du vert Véronèse de chez Sennelier est récent. C’est incontestablement le PG 7 qui me sert le plus en raison de sa très grande amplitude de valeur : en mélange avec des couleurs à la quinacridone, il peut donner de très légères nuances bleutées ou rosées sans du tout granuler, et en concentrant fortement les pigments on obtient aisément un vert très sombre.

Les verts « moyens » comme le vert de Hooker ou le Vert de vessie sont en fait des mélanges de pigments avec la phtalocyanine qu’il est possible de réaliser soi-même mais je dois préciser qu’ils font pourtant beaucoup d’usage sur ma palette !

Le Vert de Hooker :

A ma grande confusion, je me suis rendu compte qu’il s’agissait effectivement d’une invention de William Hooker (le père de Joseph Dalton Hooker dont j’ai parlé dans mon dernier article) et depuis le temps que j’utilise ce vert, j’avoue que je l’ignorais ! En tant qu’illustrateur de botanique, il trouvait que manquait un vert assez foncé plus chaud de nuance que le vert émeraude et il lui vint à l’idée de mélanger le Bleu de Prusse (PB 27, ferrocyanure ferrique) avec la vraie Gomme gutte qui n’existe plus. John Sell Cotman a lancé ce vert de Hooker, mais cette couleur, plus récemment devint d’abord un vert nitrosonaphtol (PG 8), avant que les fournisseurs ne décident de recourir à l’inévitable phtalocyanine.

Prenons l’exemple de Sennelier, le Vert de Hooker résulte du mélange du PG 36 avec le Jaune Sennelier clair (PY153) (Y pour yellow), qui est un jaune minéral (Dioxine de Nickel) existant sous le n° 578 de Sennelier ; c’est donc typiquement le mélange qu’on peut faire soi-même sur la palette si on a aussi le Vert Sennelier n° 817.

Chez les autres fournisseurs, ce serait trop long de détailler mais ce sont presque toujours des mélanges qu’il est possible d’obtenir et comme le temps où certains pigments s’avéraient incompatibles dans les mélanges est presque fini, et que le vert de Hooker, tel quel, est toujours trop cru à utiliser pour la végétation, on pourrait à la limite se passer de sa présence, alors que le PG7 est tout aussi basique pour nous que les trois vraies couleurs primaires.

Les Verts de Phtalocyanine

Le Vert de Hooker me sert principalement pour obtenir des verts très foncés en mélange avec du rouge ou de la Terre de Sienne brûlée, mais aussi pour ombrer des fleurs blanches : en mélange avec le magenta ou le rose permanent, comme vous voyez ci-dessus sur cette petite fleur de Pommier car ce même mélange partant du vert émeraude donnerait des tons trop bleutés. Partant du Vert de vessie permanent, par contre il devient vite trop marron, il faut bien équilibrer son dosage…

Le Vert de Vessie : (synonyme du Sap green en anglais)

Pour la petite histoire, autrefois le vert de vessie résultait du suc tiré d’un petit arbre de chez nous, le Nerprun purgatif (Rhamnus catharticus), additionné de chaux, de gomme arabique et quelquefois d’alun (source : Répertoire des couleurs d’Oberthür). Il était vendu conditionné dans de petits contenants en vessie de porc, d’où son nom.

Je le trouve, sous sa forme de Vert de vessie permanent chez Winsor et Newton (à base de PG36), très utile sur la palette tout simplement parce qu’il fait gagner du temps. Mais il ne ressemble pas au Vert de vessie traditionnel, il est trop pimpant ! Le Vert de vessie n° 819 de chez Sennelier (PB 29 + PY 153), ne contient pas de Phtalocyanine; c'est un mélange que je fais parfois à base d’Outremer français cassé de jaune. Comme l’Outremer se situe sur la roue des couleurs pas très loin des violets, cela donne un vert un peu rompu qui doit ressembler davantage au vert de vessie d’autrefois.

Rosalie des Alpes

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L’automne dernier, j’ai eu une commande un peu particulière, d’une aquarelle destinée à un passionné des Cérambyx. Il s’agit de la Rosalie des Alpes (Rosalia alpina).

Ce coléoptère de la famille des Cérambycidés, emblématique par sa beauté de forme et de couleurs, n’est pas facile à observer. Il mesure environ 3 cm de long. Malgré son nom, il n’est pas uniquement inféodé aux terrains montagnards mais sa larve vit volontiers dans du hêtre mort et comme le hêtre apprécie bien les forêts d’altitude où l’entretien est peut-être moins soutenu, il n’est pas surprenant que cette espèce soit associée en premier lieu aux Alpes. Toutefois, il est reconnu que sa répartition suit le cours de la Loire jusqu’à Nantes et l’amateur chez qui se trouve maintenant mon aquarelle a finalement trouvé ses premières Rosalies dans le marais poitevin !

Il a eu bien de la chance car ces longicornes vivent longtemps (plus de 2 ans) sous forme de larves mais seulement une dizaine de jours en été comme adultes !

Les larves n’occupent pas seulement le hêtre mais aussi bien d’autres feuillus pour peu qu’elles trouvent du bois mort. Malheureusement de nombreuses larves sont détruites, les femelles ayant fait la terrible erreur de pondre dans des coupes de bois de chauffage !

Bien sûr, cet insecte est protégé au niveau national et la capture des adultes est interdite.

Rosalie des Alpes

Les insectes en général sont souvent brillants d’aspect ; cela est sans doute du à la cuticule rigide qui les protège mais chez certaines espèces cette cuticule semble couverte d’un duvet fin ; ce duvet est bleu cendré chez la Rosalie des Alpes dont les élytres portent en outre trois taches d’un beau noir velouté. Les antennes de la Rosalie sont remarquables, ornées de touffes de soies noires sur chaque article. Chez le mâle les antennes sont un plus longues ; il se trouve ici à gauche, un petit peu plus élancé et à peine plus coloré que la femelle à droite.

Les couleurs qui m’ont servies sont surtout le Bleu de Cobalt, une pointe de Winsor green blue shade pour rendre le bleu un peu plus ceruleum et aussi le Gris de Davy pour éteindre un peu mes bleus clairs. Je n’ai pas de Gris de Payne ; pour faire des noir bleutés j’aime bien couper de l’Indigo avec du Caput Mortum violet.

Rosalie des Alpes

J’ai choisi de représenter mes Rosalies comme si elles étaient posées sur la feuille de papier avec une légère ombre portée (en gris de Davy) pour donner du relief; en réalité je n’imaginais pas de créer un fond qui aurait nui à la clarté des formes et je voulais juste que le mâle et la femelle croisent leurs antennes pour l’agrément de la composition bien qu’en réalité il paraît qu’ils ne prennent guère de temps pour se séduire !

Volubile, Volubilis

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La planche du Volubilis est finie ! Si vous avez suivi les différentes étapes sur ce blog, vous la connaissez déjà bien et le résultat final ne vous causera guère de surprise !

J’ai ajouté un petit fruit, une capsule, d’après des photos de mon commanditaire car mon Ipomoea indica ne produit pas de capsules dans la contrée trop nordique où j’habite.

Volubile, Volubilis

Et puisque Volubilis en latin signifie « qui tourne aisément », j’en profite pour évoquer brièvement ce mot de volubile pour ma rubrique « Mots de bota ».

Une plante volubile possède la capacité d’enrouler sa tige autour d’un support ; elle ne se sert d’aucun autre moyen pour grimper, ni vrilles ni crampons. Elle possède une capacité formidable du bout de sa tige qu’on nomme la flèche, à osciller à la recherche d’un support sur lequel elle pourra commencer à s’enrouler. C’est le mécanisme compliqué de la circumnutation, sur lequel les scientifiques se sont beaucoup penchés.

Le premier de ces savants fut Charles Darwin qui à la fin de sa vie étudia en chambre les comportements de plants de Houblon, d’Ipomée, de Haricot d’Espagne et de Liseron. Il note par exemple que le Volubilis dont l’enroulement est dextre, (dans le sens inverse des aiguilles d’une montre), est plus lent que le Houblon qui lui, est senestre (comme également le Chèvrefeuille). Ces termes de dextre et senestre prêtent beaucoup à polémique suivant que l’on se place de l’extérieur ou dans la spirale !

Volubile, Volubilis

Pour moi (et pour une partie de ces scientifiques…) qui me place au dehors, le Chèvrefeuille tourne donc dans le sens des aiguilles d’une montre. Il a la force nécessaire quand il prend de l’âge pour étrangler le support qu’il a choisi car ce dernier, lui aussi, continue à grossir. On rencontre parfois des arbustes déformés en pas de vis comme sur cette illustration au brou de noix que j’avais réalisé pour un Almanach des fleurs sauvages (Terre sauvage/Delachaux et Niestlé).

Ma catégorie "Mots de bota" compte à ce jour une vingtaine d'articles, vous la trouverez dans la colonne de gauche.

Scabre, scarieux, hyalin

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Scabre, scarieux, hyalin

Un nouvel apport pour ma rubrique "Mots de Bota" sur trois adjectifs qu'on trouve dans les Flores :

Scabre, rude, râpeux au toucher. Ce sont souvent une tige ou une arête qui accrochent quand on passe le doigt du fait de la présence de mini aspérités disposées en biais. Les tiges triquètres et coupantes de certains Carex, les arêtes qui carènent les épillets de graminées sont parfois scabres. Le bord des feuilles de la Garance voyageuse l'est également.

Scabre, scarieux, hyalin

Les tiges et rameaux riches en silice des prêles sont scabres et servaient d’ailleurs d’abrasif autrefois!

Scarieux, s’emploie pour des parties d’une plante qui sont membraneuses, sèches et un peu translucides, jamais vertes mais plutôt parcheminées.

Chez les scirpes, les carex, les bractées sont souvent scarieuses.

Un bel exemple se trouve sur la Leuzée conifère ou encore le Catananche, deux astéracées du Midi dont les bractées du capitule présentent cet aspect à la fois coriace et délicat.

Certaines bractées argentées forment de fausses ligules comme autour du cœur de la carline acaule : elles sont scarieuses également ainsi que les stipules foisonnants de la Paronyque argentée qui de par leur finesse sont déjà (pour moi) presque hyalins !

La Paronyque: une véritable entreprise de peindre un tel sujet!

La Paronyque: une véritable entreprise de peindre un tel sujet!

Scabre, scarieux, hyalin

Hyalin a le même sens mais donne une idée de fragilité et de transparence plus nette. C’est le cas des gaines « diaphanes » qui enveloppent les feuilles du crocus ou de l’Iris réticulé (ci-dessus) ou d’autres bulbeuses car ces gaines fragiles sortant d’un bulbe sont à l’origine des tuniques externes dans le bulbe. Les spathes des narcisses deviennent souvent hyalines en séchant, prennent une allure de papier de soie et tombent assez vite. Dans les descriptions des flores et souvent au sujet des capitules d’astéracées, on parle de bractées à marges hyalines quand les bords en s’amincissant deviennent translucides, presque transparents et se déchirent très facilement.

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