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Iconographie de botanique au 19ème siècle

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Samedi dernier, nous avons présenté pour la troisième année, des ouvrages du fond de la bibliothèque de la SHS, dans la salle du Jardin des Plantes, au Mans.

J’avais rassemblé des représentations de Passiflores, d’Aristoloches, et de divers genres de plantes carnivores pour l’occasion, car ces sujets étaient très prisés au 19ème siècle.

icono2014.jpg

Puis nous avons essayé de montrer les différentes techniques utilisées pour illustrer ces ouvrages de botanique avant que la quadrichromie prenne inévitablement le dessus au cours du 20ème siècle.

Gravure sur bois : Il s’agit d’une taille d’épargne ; les bois gravés s’intercalent facilement avec la composition typographique de la page et seront utilisés plus longtemps qu’on pourrait le supposer, donnant des résultats très fins, surtout si l’on grave sur bois de bout.

eauforte.jpg

 

Gravure sur cuivre : On reconnaît à coup sûr une gravure originale à la légère cuvette que laisse la plaque de cuivre dans le papier lors de l’impression et aussi à la finesse du trait, qui effleure seulement le cuivre pour dégager le vernis (c’est l’acide qui creuse le trait d’eau-forte). J’ai montré des plaques de cuivre que j’ai gravées autrefois et quelques outils pour tenter d’expliquer au mieux cette technique d’impression, où le papier chiffon humide, écrasé contre la plaque gravée par un passage entre des rouleaux très puissants, va chercher l’encre qui subsiste au fond des tailles dans le cuivre : c’est une taille-douce, le contraire d’une taille d’épargne ! Quelques ouvrages de notre bibliothèque sont encore illustrés de gravures, mais le plus souvent pour tous les ouvrages du 19ème siècle qui constituent le fond de cette collection, c’est la Lithographie et la Chromolithographie qui sont utilisées. 

litho

La Lithographie pour l’usage botanique ressemble au début à un dessin au crayon ou plutôt à la pierre noire et de fait c’est à l’origine un crayon lithographique qui est utilisé sur une pierre (un calcaire au grain très fin). Ce crayon est idéal pour rendre les volumes, il donne de très subtils dégradés de valeurs, partant d’un noir profond. Mais ce beau trait doux de crayon sera ensuite remplacé par un graphisme plus fin tracé à la plume sur la pierre, ce qui autorise une plus grande précision.

photos-7130pfob.jpg Parfois les lithographies restent en noir et blanc mais à cette époque on réalise rapidement que l’intérêt de la lithographie, c’est de combiner le premier passage qui donnera le modelé, avec des aplats de couleur, pour obtenir des planches plus picturales. On le comprend aisément en voyant cette planche probablement inachevée dans le tome 6 de « La Belgique Horticole ».

Merci à Chantal qui nous prête deux lourdes pierres lithographique pour ces occasions !

L’intérêt de la lithographie est que l’artiste peut dessiner directement sur la pierre ; du coup, il n’est plus celui qui fournit un carton d’après lequel un graveur produira une gravure. On ne voit plus autant au bas de ces images les deux mentions anciennes, à gauche celui qui a dessiné (pinxit) et à droite celui qui a gravé (sculptit). Comme  dans ces représentations de botanique il s’agit d’une version moins « artistique » du procédé, il reste courant que le dessinateur confie son dessin à un atelier de lithographie ; on voit d’ailleurs apparaître les noms de ces ateliers au bas de l’image.


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